Chapitre X :

La guerre sociale n’aura pas lieu

A. La critique de la vie quotidienne


Les rédacteurs du Libertaire ne limitent pas leurs critiques aux institutions comme l’État, l’Église ou l’Armée. Ils dénoncent avec la même virulence les conditions de vie de leurs contemporains. Le tableau qu’ils dressent de la société évoque certains romans de Zola. L’exploitation économique sous toutes ses formes y tient une place centrale. Les taudis, les usines et les prisons composent un décor sinistre. (...)

B. La société future


L’argument qui revient le plus souvent sous la plume des contradicteurs de la philosophie anarchiste est l’impossibilité de la réalisation d’une société libertaire. Considéré, même par certains de ses plus fervents propagandistes, comme un idéal trop élevé pour une humanité immature, l’anarchisme apparaît aux yeux du plus grand nombre comme une pensée utopique. L’idée même d’une communauté susceptible de se passer d’État, d’armée, de police ou de prison constitue une hérésie qui suffit à ranger son auteur au rang des doux rêveurs ou des fous dangereux. Pour bon nombre de leurs contemporains, les rédacteurs du Libertaire ne pouvaient manquer d’appartenir à l’une ou l’autre de ces catégories. (...)

C. Les milieux libertaires


Les limites des milieux anarchistes sont encore plus difficiles à cerner que celles du mouvement lui-même. Il s’agit en effet d’un réseau à géométrie variable reliant les milieux militants à tout un ensemble d’associations communautés et groupes informels. À l’exception du monde syndical, Le Libertaire ne donne que très peu d’informations à leur propos. (...)